L’étude CoLaus|PsyCoLaus, unique au monde par sa durée et son nombre de participants, a déjà donné lieu à plus de 450 publications scientifiques qui analysent ses données liées à l'activité physique, au sommeil ou à l'environnement.
Démarrée en 2003, l’étude CoLaus|PsyCoLaus cherche à identifier les facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires et psychiques ainsi que les liens entre ces pathologies au sein de la population lausannoise. Les principaux investigateurs de l’étude, les professeurs Gérard Waeber, Peter Vollenweider et Martin Preisig, ont fait appel au volontariat pour recruter les participants. Plus de 6’700 personnes se sont proposées, âgées de 35 à 75 ans au moment du recrutement. Il s'agit d'un échantillon représentatif d’environ 10% des Lausannois pour cette tranche d'âge. Depuis 2008, grâce au financement du Fonds national suisse (FNS), les chercheurs peuvent suivre les participants à intervalles réguliers (tous les trois à cinq ans) et étudier l’évolution de leur santé sur la base d'une récolte de données physiques et psychiques.
Au total, au cours des 15 dernières années, plus de 450 articles scientifiques incluant des données tirées de CoLaus|PsyCoLaus ont été publiés.
Ils pointent des résultats inédits, comme l’association entre un sous-type de dépression appelée atypique (caractérisée par une augmentation de l'appétit et du sommeil) et un risque accru d'obésité, de diabète et de syndrome métabolique.
Le financement du FNS a également permis de diversifier les objets de l’étude. Le volet ActiLaus s’intéresse par exemple à l’activité physique des participants, qui est mesurée à l’aide d’un accéléromètre porté au poignet pendant deux semaines. En parallèle, les volontaires reçoivent un smartphone qui leur permet de répondre quatre fois par jour à plusieurs questions sur le contexte de leur activité. Démarrée en 2014, ActiLaus a révélé une propension à la sédentarité. Les chercheurs ont aussi constaté des bénéfices équivalents pour la santé cardio-vasculaire d'une activité physique répartie sur la semaine ou concentrée uniquement sur le week-end.
Le croisement des résultats des différents volets de l’étude peut également livrer des conclusions surprenantes. Dans le cadre de GeoCoLaus, les chercheurs ont étudié la distance des zones d'habitation aux espaces verts, aux commerces et aux fast-foods. Ils ont remarqué, que, même en tenant compte de facteurs extérieurs comme le niveau socio-économique, les problèmes de surpoids pouvaient dépendre en partie du quartier d'habitation. À l'inverse, un accès facilité aux parcs ou aux rives du lac favoriserait une activité physique plus soutenue.