Parole d'expert
Photo: Service d'appui multimédia (SAM)

Panser les grands brûlés

Pionnier dans le développement de bandages biologiques pour les grands brûlés, le CHUV cherche désormais à doter ces pansements de vertus désinfectantes.

Ils sont préparés à partir de collagène équin et de cellules dites «progénitrices» de peau fœtale (issues d’un unique don d’organe de 2 cm2) d’une banque cellulaire clinique créée en accord avec la loi suisse sur la transplantation. Ces bandages biologiques que développe le Centre romand des brûlés du CHUV représentent le futur des pansements. Ils ont prouvé leur efficacité sur des brûlures pédiatriques lors d’une première étude clinique publiée dans la revue The Lancet en 2005.

«Ils peuvent être employés à différentes étapes de la prise en charge d’un patient grand brûlé, comme par exemple la couverture précoce des sites de brûlure, et, plus tard, pour couvrir les sites de prise des autogreffes mis à vif par le prélèvement sur le dos, la tête ou les cuisses du patient», détaille Lee Ann Laurent-Applegate, directrice de l’unité de thérapie cellulaire au CHUV.

Les pansements biologiques contribuent à une cicatrisation moins visible, plus propre et plus rapide tout en préparant la peau blessée au traitement. En revanche, ils ne sont pas utilisés en cas de suspicion d’infection de la plaie, et ne concernent pour l’instant que les grands brûlés – une expression qui désigne un adulte brûlé sur plus de 20% de la surface du corps, ou un enfant sur plus de 10%. De nouveaux pansements biologiques antimicrobiens, qui ont déjà donné des résultats prometteurs, sont en cours de développement. Ces pansements sont le résultat d’années de recherches pluridisciplinaires pour l’équipe du CHUV. «L’objectif est d’arriver à intégrer ces biobandages dans les protocoles de traitements d’autres hôpitaux», indique la professeure.



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