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Texte: Audrey Magat
Photo: Gilles weber

Le parcours d’une blouse

À l’hôpital, le personnel s’équipe chaque jour de vêtements professionnels afin d’être reconnaissable et de respecter les essentielles normes d’hygiène. Immersion dans le parcours de lavage des blouses médicales.

Symbole de propreté et d’hygiène, la blouse blanche fait partie intégrante de l’habit du personnel de l’hôpital. Au Moyen Âge déjà, les nonnes, souvent responsables des soins, portaient de grandes capes blanches pour se protéger des projections de sang et autres fluides. Le blanc possède également l’atout considérable d’être facilement détachable. Au CHUV, le service de lingerie équipe les 12’228 collaboratrices et collaborateurs de l’hôpital, mais assure également la rotation des draps et des serviettes des patientes.

Chaque jour, le CHUV envoie plusieurs tonnes de linge hospitalier aux Blanchisseries Générales (LBG) basées à Yverdon-les-Bains. En exploitation depuis 1986, les LBG sont aujourd’hui réparties sur quatre sites : deux bâtiments principaux se trouvent à Yverdon-les-Bains, un à Chailly-Montreux (VD) et un à Marsens (FR). L’entreprise propose une gamme de textiles variés – les vêtements sont principalement produits en Grèce et en Slovaquie et le linge éponge au Portugal – qui sont ensuite loués par les établissements clients. Avec ses 270 collaborateurtrices, les LBG sont spécialisées dans les établissements de santé et travaillent avec différents hôpitaux publics, EMS et établissements de santé privés dans toute la Suisse romande. L’entreprise lave quotidiennement 40 tonnes de linge. Chaque vêtement est équipé d’une puce qui contient diverses informations : sa taille ou encore son année de mise en circulation.

1/ Faire les poches

La blouse sale est placée dans un sac par la lingerie du CHUV avant d’être envoyée aux LBG. Tous les vêtements à poche sont observés sur une table lumineuse afin de vérifier que rien n’a été oublié à l’intérieur. Ciseaux chirurgicaux, mouchoirs, paires de lunettes, stylos : des dizaines d’objets sont retrouvés par jour avant d’être soit jetés, soit listés parmi les objets trouvés.

2/ Triage

Les sacs de linge sale sont répandus sur des tapis avant d’être triés manuellement en fonction du type de produits et du tissu. Entre les draps, le linge, les vêtements et autres torchons, 3,6 tonnes de linge sont triées par heure dans des alvéoles dédiées. Ces sacs bleus de 50 kg, référencés en fonction de leur contenu et de leur programme de lavage, se déplacent ensuite de manière automatisée à travers la manufacture pour atteindre
les tunnels de lavage.

3/ Lavage

Pas moins de 3000 kilos de linge sont lavés à l’heure dans les tunnels industriels. Il faut compter 5 litres d’eau par kilo de linge aux LBG, alors que dans les ménages privés machine à laver demande 30 litres. Les eaux de rinçage sont réutilisées pour les prélavages. L’eau montée en température et la vapeur servent, quant à elles, à chauffer les nouvelles arrivées d’eau. Le linge et les blouses seront systématiquement lavés à 65° pour respecter les normes d’hygiène nécessaires au milieu hospitalier.

4/ Essorage

Une fois lavé, le linge passe dans la partie dite « propre » de l’usine. Ici, chaque employée doit s’équiper d’un uniforme propre pour éviter les contaminations par des éléments extérieurs. L’essorage est effectué par une presse qui écrase le linge en galette. Les galettes sont ensuite démêlées pour faciliter le travail des ouvrierères qui accrochent les angles des draps ou boutonnent les vêtements sur un cintre.

5/ Chasse aux taches

À la sortie du lavage, chaque vêtement, chaque blouse, est vérifié visuellement avant de poursuivre son parcours dans l’usine. L’objectif : repérer les pièces tachées, notamment d’encre de stylos, de sang, ainsi que celles abîmées ou qu’il faut repriser.

6/ Séchage

Les vêtements mis sur cintres traversent un couloir de vapeur (aussi appelé tunnel de finition) pour être séchés et défroissés. Ils sont ensuite pliés par une machine puis rangés dans des portants à roulettes – 100 pièces par chariot – qui seront emballés de plastique afin de rester propres, puis chargés dans des camions direction le CHUV.

7/ Réception au CHUV

Dès 6h30, les employées de la lingerie s’activent pour réceptionner les sept camions de linge propre revenant des LBG. Ils transfèrent les habits dans le distributeur, dont la capacité de stockage est de 2800 vêtements. Toute la journée, ils doivent ensuite le recharger pour assurer une disponibilité permanente des habits.

8/ Distribution

Installé en 2006, le distributeur de vêtements du CHUV gère plus de 3500 tenues par jour. À l’époque, ce service était assuré manuellement par les lingères.
Il faut compter environ 12 pièces de linge dans l’absolu pour chaque employée afin d’assurer la rotation de l’équipement.

9/ Retrait de la blouse

Chaque personne a droit à deux blouses par jour, sept fois par semaine. Le personnel soignant scanne son badge sur une des trois portes du distributeur.
Il sélectionne le vêtement souhaité (blouse, pantalon, tenue de bloc opératoire, etc.). La machine cherche alors dans son stock la taille correspondant à la personne et l’achemine automatiquement à la porte. À la fin de son service, le vêtement porté est déposé dans un des bacs dédiés, et le cycle de la blouse reprend.



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