Chronique
Photo: Isablle Lehn

Le personnel soignant, maillon essentiel dans la prévention et dans la prise en charge du sida

Malgré les progrès phénoménaux accomplis ces trois dernières décennies, 2 millions de nouvelles infections par le VIH sont recensées chaque année et l’épidémie fait encore rage chez les populations fortement exposées au virus.

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Directrice des soins CHUV, vice-présidente au Conseil d’administration du Sidiief* * Secrétariat international des infirmières et infirmiers

Dans le même temps, le sida suscite moins d’intérêt et de financements internationaux, et certaines régions du monde marquent un retard conséquent dans la riposte.

L’OMS et l’Onusida recommandent l’implication d’acteurs communautaires formés dans tous les volets de la lutte contre le VIH, du déploiement de nouvelles stratégies de prévention, comme la prophylaxie pré-exposition par voie orale, au dépistage démédicalisé et à la dispensation d’antirétroviraux. En Afrique, les médecins sont rares et les services saturés. Les infirmiers et les infirmières constituent un maillon essentiel d’une action décentralisée en faveur de la prévention dans la communauté, du dépistage et de l’accès rapide aux traitements. Dans une prise de position récente intitulée «Miser sur la profession infirmière: une stratégie gagnante», plus d’une quinzaine d’associations africaines et les membres du Sidiief* issus de 34 pays francophones invitent les États à s’appuyer sur leurs compétences pour favoriser l’accès aux traitements.

Il faut dire que l’enjeu est de taille. L’objectif mondial d’éradication du VIH voudrait que 90% des personnes infectées connaissent leur séropositivité, que 90% des personnes atteintes du VIH soient sous traitement antirétroviral durable et, enfin, que 90% des personnes qui suivent ce traitement aient une charge virale supprimée. Cette stratégie vise à éviter 21 millions de décès liés au sida et 28 millions de nouvelles infections d’ici à 2030.

En Suisse, où l’accès à un traitement efficace pose moins problème, c’est le dépistage qui s’avère encore suboptimal. Une personne atteinte de VIH sur cinq n’aurait pas encore été dépistée selon les estimations. Pour cette raison, les professionnels se mobilisent. D’une part, pour organiser des actions massives de prévention et de dépistage auprès de la population, d’autre part, pour accompagner année après année, celles et ceux qui vivent sous traitement, mais dont la vie quotidienne reste affectée par la maladie.

Avec ou sans les projecteurs médiatiques et politiques, en Afrique comme en Suisse et n’importe où dans le monde, l’action coordonnée des infirmiers et infirmières est essentielle. ⁄



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