Dossier
Texte: Céline Stegmüller

Les techniques de transplantation de demain

Zoom sur trois techniques de transplantation prometteuses.

Conserver le foie au chaud

Les foies en attente de transplantation peuvent aujourd’hui être gardés en vie par un «utérus artificiel». Cette machine fournit du sang et des nutriments à l’organe, tout en le maintenant à température corporelle.

La «metra» – le mot grec pour utérus – a été conçue par deux chercheurs de l’Université d’Oxford en 2013. Vingt-cinq de ces appareils ou utérus artificiels sont actuellement utilisés dans le monde, et l’idée est d’étendre leurs bienfaits à d’autres organes. Le greffon peut rester jusqu’à 24 heures dans ce récipient spécial: son état de santé est surveillé et l’apport de nutriments s’adapte automatiquement à ses besoins. La conservation à température corporelle diminue le risque que l’organe ne s’endommage, et par conséquent augmente les probabilités de réussite de la transplantation.

Des porcs donneurs d'organes

Un groupe de chercheurs américains espère pouvoir combler le manque d’organes transplantables en développant des organes humains chez les porcs. L’expérience a déjà donné des résultats positifs avec des souris et des rats.

Un ou plusieurs gènes des cellules d’un ovule fécondé de porc sont découpés et le vide est ensuite comblé en insérant des cellules souches humaines. Le résultat de ce remaniement génétique est un fœtus de porc avec un organe humain, qui, neuf mois plus tard, peut être prélevé et transplanté sur le donneur des cellules souches. Ce processus a déjà fonctionné avec un pancréas de souris poussé dans un rat. Mais la distance génétique entre homme et porc complique la donne. Les chercheurs de l’Université du Minnesota étudient les mécanismes du développement pour obtenir un cœur 100% humain. Si le projet aboutit, les patients pourraient ne plus avoir besoin d’immunosuppresseurs, ce qui serait une révolution en transplantation.

Décongeler à l'aide d'un champ magnétique

Le succès de la cryoconservation a été attesté depuis des décennies sur les globules rouges, les spermatozoïdes et les ovules. Des chercheurs ont récemment réussi à congeler et raviver des sections de tissu cardiaque.

Pour éviter la dégradation d’un cœur lors de sa décongélation, des chercheurs de l’Université du Minnesota ont injecté dans le tissu des nanoparticules magnétiques. Sous l’effet d’un champ magnétique, ces nanoparticules produisent un éclat de chaleur rapide et uniforme permettant de décongeler le cœur en minimisant les dégâts. Lorsque cette nouvelle technique pourra s’appliquer à des organes entiers, ceux-ci pourraient rester à disposition plus longtemps.



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