Tandem
Texte: Camille Andres
Photo: Eric Déroze

The Swiss Cancer Center, Lausanne

La spécialiste en immunothérapie Lana Kandalaft et sa maître d’œuvre Kim Ellefsen collaborent pour mettre en place le nouveau Centre de thérapies expérimentales contre le cancer.

Regrouper au cœur de la Cité hospitalière chercheurs, médecins et patients pour élaborer des traitements personnalisés de lutte contre le cancer, c’est l’idée derrière le Swiss Cancer Center, Lausanne (SCCL). Le Centre de thérapies expérimentales (CTE), service du département d’oncologie du CHUV et tributaire clé du SCCL, deviendra lors de sa mise en opération complète en 2016 l’un des plus grands centres européens d’immunothérapie.

«Chaque patient est différent. Parfois la solution utilisée pour A n’obtient pas du tout les mêmes résultats pour B», explique Lana Kandalaft, directrice du CTE. Une situation qui laisse les médecins démunis face aux nombreux traitements disponibles sur le marché. Comment choisir la thérapeutique la mieux adaptée ou offrir des prises en charge au-delà des traitements standards actuels? C’est la problématique sur laquelle se sont penchés les professeurs Georges Coukos, chef du département d’oncologie et Lana Kandalaft, arrivés au CHUV en 2012 en provenance de l’Université de Pennsylvanie.

Dans le souhait de fournir une thérapie personnalisée, différentes approches d’immunothérapie seront donc développées au sein du CTE. Toutes se basent sur l’analyse de la tumeur, maintenue viable et en champ stérile, après avoir été extraite du corps du patient. Un axe consiste à créer des vaccins thérapeutiques à partir de cellules prélevées. Une fois réinjecté, le vaccin apprend au système immunitaire à se défendre contre le cancer. Il est parfois aussi possible de modifier génétiquement les cellules du patient, afin de les rendre plus efficaces face à la maladie. «Une technique qui a donné de très bons résultats aux Etats-Unis», selon Lana Kandalaft. D’autres analyses, développées en collaboration avec Eric Raymond, Chef du service d’oncologie médicale du CHUV (voir «In Vivo» n°1) peuvent indiquer quels médicaments seraient les plus adaptés au type de cancer et au patient en question.

La technologie existe, l’implanter ici est un énorme défi

Et pour la mise en œuvre? «La technologie existe, l’implanter ici est un énorme défi», confie Kim Ellefsen, responsable opérationnelle du CTE et bras droit de Lana Kandalaft. Si cette dernière prend les décisions stratégiques et veille à la communication autour du projet, Kim Ellefsen gère le quotidien entre les parties impliquées. Les fondements qu’apporte Lana Kandalaft avec ses connaissances dans le domaine du cancer et de l’immunothérapie proviennent de son vécu à l’Université de Pennsylvanie; ceux de Kim Ellefsen d’une expérience opérationnelle du CHUV et de
sa ténacité face au challenge; elles forment à les entendre un «duo efficace». Qui sera d’autant plus crucial que le centre ne cessera de croitre: pour préparer entre 200 et 400 thérapies cellulaires pour tous types de cancers d’ici 2017, l’équipe passera de 45 à 80 personnes.



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