Portrait
Texte: Rachel Perret
Photo: Gilles Weber / Service de communication et de création audiovisuelle du CHUV

Le parcours d'Eva Favre

Future docteure en sciences infirmières, Eva Favre axe ses recherches sur l’évaluation et la gestion de la sédation pour les patients en soins intensifs. Un besoin clinique identifié bien avant le nouveau coronavirus, mais que la crise sanitaire a rendu plus pressant.

«Mon travail de recherche sur le delirium a pris une nouvelle dimension avec la crise du Covid»

1980-2007: PREMIÈRES LARMES

Eva Favre est née au CHUV à Lausanne le 30 octobre 1980. Ses parents sont Espagnols. Sa mère travaille comme couturière, son père est relieur. Cette «secunda», fille unique, étudie les soins infirmiers à Chantepierre, à la Haute École de Santé Vaud (Hesav). Après six mois en chirurgie générale à Vevey, elle rejoint le CHUV en octobre 2005. C’est au Service de traumatologie, alors qu’elle assiste, impuissante, à l’arrêt cardiaque d’un patient, qu’elle décide de se spécialiser dans les soins aigus.

2007-2011: CERTIFIÉE MAIS NON RASSASIÉE

Aux soins intensifs, elle apprend à maîtriser l’urgence, à anticiper et à prendre du recul. Certificat en poche, elle aimerait encore élargir son champ d’action mais ne s’imagine ni évoluer dans la hiérarchie ni changer de service. C’est un peu par hasard qu’elle découvre l’existence d’un master en soins infirmiers. Un an plus tard, elle intègre la troisième volée des futures infirmières cliniciennes spécialisées (ICLS). Et y découvre le monde de l’«Evidence Based Medicine» (médecine fondée sur les faits).

2011-2016: 2 ENFANTS, 1 MASTER

Le travail sur le terrain comme ICLS est nouveau. Il s’agit d’ériger des ponts entre théorie et pratique, de mettre en place de nouvelles recommandations. Mais la tâche n’est pas simple car le rôle est encore inédit et nécessite de modifier progressivement l’organisation. À la maison aussi, on se réorganise: avec son mari, ambulancier, elle donne naissance à une petite fille en 2014, puis à un garçon en 2016.

2017–2020: CRÉER DU SAVOIR INFIRMIER - UN PONT NOMMÉ COVID

Avec l’expérience vient la confiance: les risques sont assumés et les projets cliniques qu’on lui confie apportent des bénéfices mesurables pour les patients. La recherche et la publication d’articles lui demandent des compétences nouvelles, qu’elle acquiert au sein de l’équipe de recherche des soins intensifs adultes et à l’Institut universitaire de formation et recherche en soins (IUFRS) à Lausanne. Elle commence en 2018 une thèse de doctorat sur la gestion de la douleur, de la sédation et du delirium chez les patients nécessitant une sédation profonde. Chercher le moyen d’éviter le déclin cognitif de ces personnes: avec le Covid et ses conséquences qui rallongent les séjours aux soins intensifs, ses travaux prennent une nouvelle dimension. Les ponts entre la recherche en soins infirmiers et le travail clinique, ainsi qu’entre le corps médical et soignant, sont tout trouvés.



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