Portrait
Texte: Bertrand Tappy
Photo: Heidi Diaz

Barbara Balmelli, Physiothérapeute

Physiothérapeute, Barbara Balmelli soigne le plus beau des outils: la main humaine.

Pour commencer, livrons-nous à un petit exercice: tendez votre main devant vos yeux. Puis, lentement, agitez chacun de vos doigts en faisant tourner votre poignet. Rien de bien extraordinaire, n’est-ce pas? Maintenant, tentez d’imaginer les rouages et les câblages nécessaires pour reproduire ces mouvements de manière fidèle. Vous avez le vertige? C’est normal. Réalisation magnifique et encore inégalée, la main humaine continue en effet de fasciner les professionnels de la santé. Encore aujourd’hui, ils s’efforcent de percer tous les mystères que renferment ses 27 os, sa trentaine de muscles et ses innombrables terminaisons nerveuses.

Malheureusement, le nombre de pathologies et de traumatismes susceptibles de toucher nos mains est également impressionnant: fracture, lésions ligamentaires, arthrose ou encore tendinite pour n’en citer que quelques-uns. Et même si le traitement adéquat est fourni à temps, c’est dans la période de récupération que tout se joue. Notamment parce que notre cerveau a la fâcheuse tendance de négliger très vite la main diminuée. Ce phénomène, appelé «exclusion», peut souvent compliquer la rééducation (perte de sensibilité, raideur) et par conséquent le retour à la vie normale. D’où l’intérêt de recommencer la mobilisation le plus tôt possible. Et c’est à ce moment qu’intervient l’équipe des physiothérapeutes spécialistes du Département de l’appareil locomoteur du CHUV, dont fait partie Barbara Balmelli.

Dans le processus de rétablisse.ment, le physiothérapeute n’est pas seul à décider. Le dialogue avec le patient est essentiel pour fixer les objectifs à atteindre, et le programme est établi en interaction avec les équipes soignantes et médicales.

En écoutant cette jeune physiothérapeute d’origine tessinoise, on réalise rapidement que la main n’a pas fini de la captiver. Pourtant, son choix de carrière est dû au hasard d’une formation suivie à Grenoble avec un collègue voilà quatre ans: «Ce qui m’a plu, c’est tout d’abord l’exceptionnelle passion qui se dégageait des formateurs, raconte-t-elle. Il n’y a pas beaucoup de métiers qui focalisent autant leur attention sur le sujet, et on ne peut pas se satisfaire du service minimum. C’est un outil essentiel de notre quotidien, et un outil de travail pour une très grande partie de nos patients qui peut très vite mettre à mal notre autonomie lorsqu’elle est invalidée. Soigner la main de quelqu’un, c’est également entretenir un rapport privilégié, presque intime, que je trouve très précieux.»

Même si les patients que Barbara rencontre ont tous des objectifs différents (reprendre le sport après un accident, retourner au travail après une inflammation ou simplement tenir un crayon), tous doivent se plier au jeu des séances qui s’enchaînent pendant des semaines, voire des mois. «L’aspect primordial est de retrouver une gestuelle et une fonction spontanées, continue Barbara Balmelli. Nous privilégions donc le côté ludique pour que nos patients ne réfléchissent plus à leurs mouvements. Et nous faisons en sorte qu’ils puissent échanger entre eux, pour partager leurs expériences. Un environnement parfait pour moi, qui déteste le statique!»



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Retrouver de la force, de la mobilité ou de la coordination: les stimulations et les exercices peuvent énormément varier d’un patient à un autre.